Petit bourrelet : comment le mettre K.O avec la cryolipolyse

Attention, il y a cryolipolyse et cryolipolyse. Pas question d’évoquer ici celle pratiquée dans les centres esthétiques, mais bien de la cryolipolyse médicale pratiquée dans les cliniques de médecine et chirurgie esthétique. Les machines utilisées ne sont pas les mêmes, beaucoup plus puissantes, et les séances étroitement encadrées par une équipe médicale formée. Elle est aussi bien plus coûteuse, puisqu’il faut compter en moyenne 1000€ la séance avec 2 applicateurs et le double pour 4 applicateurs.

La cryolipolyse, c’est quoi ?

Une technique de médecine esthétique qui vise à détruire les cellules graisseuses d’une ou plusieurs zones du corps par le froid. Comme il ne s’agit pas d’une intervention chirurgicale, pas besoin d’anesthésie, même locale. La zone traitée est automatiquement anesthésiée par la température de la machine (environ -17°C). « La partie du corps est aspirée par l’applicateur de la machine, explique le Dr Alexandre Duvernois, médecin esthétique à la Clinique des Champs-Elysées . Les adipocytes sont les seules cellules ciblées : ils sont refroidis, solidifiés et explosent. Le corps les élimine ensuite via le transit, dans les semaines qui suivent. »

Pas besoin non plus de préparer le corps à la séance, ni de le faire récupérer avec un programme spécifique. Et c’est le gros avantage de la cryolipolyse par rapport à la liposuccion par exemple, qui est une intervention beaucoup plus lourde et dont les résultats sont finalement assez semblables.

Quels effets visibles sur le corps ?

Les zones les plus souvent « cryolipolysées » : le ventre, les poignées d’amour, la culotte de cheval, le pli fessier et le double menton.

Les résultats obtenus après une séance de cryolipolyse sont encourageants mais pas non plus miraculeux. « On retire en moyenne, entre 30 et 35% du bourrelet de graisse traité. Ce sont de très bons résultats quand on sait que l’on n’excède pas 40% avec une liposuccion », poursuit le Dr Duvernois.  

Mais il faut être patient pour en voir les résultats sur le corps, ceux-ci sont en effet visibles environ 3 mois après la séance de cryolipolyse. Le temps pour le corps d’éliminer les cellules graisseuses par voie naturelle. « Le froid provoque quant à lui une accélération du transit dans les 2 à 3 jours qui suivent la séance », précise le médecin.

Et bonne nouvelle : à condition d’adopter une bonne hygiène de vie, on nous assure que les résultats obtenus sont à vie.

On a testé une séance de cryolipolyse

Rendez-vous est pris à la Clinique des Champs-Elysées pour dégommer ma petite bouée ventrale. Le Jour J, L’aide-soignante vient me chercher dans la salle d’attente et m’emmène dans une petite salle pour faire des photos. Indispensable pour se rendre compte de l’avant/après. Grâce à un appareil ultra-moderne, un genre de scanner, mon corps est numérisé en 3D. 

Puis le grand moment arrive. Je me déshabille et enfile une culotte jetable… un peu comme au Spa, la déco en moins : une dizaine de grosses ventouses pendent au mur, ce sont les applicateurs de la machine, chargés d’aspirer les cellules graisseuses. Je m’allonge sur la table de soin et me glisse sous la couverture. Entre les -17°C que mon ventre s’apprête à recevoir de plein fouet et la clim qui tourne dans la pièce… je m'attends à avoir un peu froid.

L’aide-soignante lance la machine, son ronronnement mécanique gronde dans la petite pièce. Elle pose sur mon ventre, une sorte de patch de glucose, pour protéger la peau du froid. Le stress monte mais pas le temps de dire quoi que ce soit, la pro a déjà posé la ventouse. Je sens quelque chose qui comprime mon ventre et évidemment, du froid qui s’en dégage, mais pas de douleur à proprement parler, plutôt un pincement gênant. C’est parti pour 35 minutes sur le côté droit.

10 minutes plus tard : ni plus ni moins, cette séance de cryolipolyse est largement supportable, bien plus que ce que j’avais imaginé. Moi qui suis pourtant douillette, j’ai l’impression que je pourrais rester là des heures s’il le fallait.

La machine bipe. Fin des premières 35 minutes. L’aide-soignante retire la ventouse. Elle s’apprête maintenant à masser mon ventre vigoureusement pour « casser » la graisse qui s’est solidifiée. Etape indispensable pour lui permettre d’être correctement évacuée par le métabolisme. Et elle ne m’avait pas menti quand elle me disait que c’était douloureux… Heureusement que ça ne dure pas plus de 5 minutes.

La douleur à peine disparue, voilà qu’il est temps de faire la peau aux cellules graisseuses qui se sont accumulées sur le côté gauche de mon ventre. C’est reparti pour 35 minutes à -17°C.

45 minutes plus tard, le temps de me rhabiller, je repars de la clinique. Mon ventre est encore anesthésié par le froid. Je prends le métro et poursuis ma journée comme si de rien n’était.

4 heures plus tard : mon ventre porte les stigmates de ce que je lui ai fait subir. Il est rouge, gonflé, encore endolori à certains endroits, un peu douloureux au toucher et des petites ecchymoses pointent le bout de leur nez. Pas facile de se baisser pour essuyer mes jambes en sortant de la douche mais pas la peine pour autant de prendre un Doliprane : la zone est sensible à la douleur uniquement lorsque je la sollicite.

Le lendemain matin : contre toute attente, je me suis endormie comme d’habitude sur le ventre sans difficulté. Mais au réveil, la douleur me rattrape. J’ai l’impression d’avoir des courbatures, comme après une séance d’abdos intensive. Mon ventre est sensible quand je le touche, toujours gonflé et les petits bleus sont toujours là. Aucun souci pour enfiler mon jean, en revanche je desserre d'un cran ma ceinture pour aujourd'hui.

Pour le moment tout à l’air de se passer comme prévu, même mieux. Mon ventre va rester gonflé et sensible encore quelques jours. Et mon métabolisme va commencer à évacuer les cellules graisseuses ciblées par la cryolipolyse. Maintenant, je dois prendre mon mal en patience : les premiers résultats seront visibles sur mon corps d’ici 2 à 3 mois.