Comment fabrique-t-on un packaging responsable ?

Le packaging responsable s’inscrit dans une vague pleins feux sur la naturalité

En beauté, l’heure est à la naturalité. Les marques l’ont bien compris et elles sont d’ailleurs nombreuses à mettre au point de nouvelles formulations de produits, plus propres et plus safe pour le corps humain. L’Oréal Paris et Kérastase sortaient par exemple récemment, Botanicals Fresh Care et Aura Botanica, deux gammes de soins pour cheveux conçus à base d’ingrédients naturels comme les plantes et les fleurs, et formulés sans silicone, sans paraben et sans colorant.

Alors forcément, quand les marques se plient en quatre pour nous offrir des produits à la formulation plus saine, l’idée est aussi de transformer l’utilisation du consommateur à travers l’emballage du produit en lui-même.

Les missions du packaging

Pour Raphaël Menetrat, Directeur du Packaging dans la section « Soin Cheveu » du Groupe L’Oréal, l’emballage du produit de beauté, appelé plus communément « packaging », possède 6 vraies missions :

  • assurer le lien entre la marque et les consommateurs,
  • attirer l’attention et déclencher l’achat,
  • contenir, transporter et protéger le produit,
  • communiquer le message légal des ingrédients de la formule,
  • optimiser l’ergonomie du produit,
  • et garantir la sécurité et la meilleure expérience d’utilisation au consommateur. 

Et l’emballage éco-friendly dans tout ça ?   

Le géant des cosmétiques L’Oréal s’est par exemple fixé un objectif très clair : que 100% de ses produits présentent un profil environnemental ou sociétal amélioré d’ici 2020. Autrement dit, réduire considérablement l’impact des produits de beauté sur l’environnement et respecter la biodiversité. Ça passe évidemment par les formulations en elles-mêmes mais aussi et surtout par leurs emballages. « Chaque composant doit être utile, explique Raphaël Menetrat. Supprimer ce qui est de trop, alléger le poids des packs, utiliser des matériaux recyclés et encourager l’émergence de nouvelles générations de matières moins impactantes que le plastique. »

L’Oréal l’assure : « A la fin 2015, 4900 tonnes de matériaux recyclés ont été utilisés dans le groupe. Et fin 2016, uniquement sur le lancement de Botanicals, 40 tonnes de matières vierges ont été économisées grâce à l’intégration de 100% de plastique recyclé dans les flacons. »

Moins de plastique, est-ce suffisant pour fabriquer un packaging responsable ?

Etiquette, notice papier, encre, matières végétales… la confection d’un produit de beauté dit responsable va en réalité bien plus loin que l’utilisation ou non de plastique, de verre et d’autres matériaux. Quel intérêt de mettre au point un emballage propre si la formulation ne l’est pas elle-même ? Il s’agit aussi de s’assurer que l’approvisionnement en matières premières est lui-même durable. Pour cela, le Groupe L’Oréal s’est fixé 4 grandes lignes de conduite :

  • garantir l’origine des matières premières, connaître l’origine de la plante et son pays de production,
  • s’assurer que l’ensemble des acteurs respectent les réglementations sociales et environnementales,
  • vérifier que l’approvisionnement en matières premières respecte la biodiversité et répond aux enjeux de développement durable sur ces filières, y compris sur les populations locales,
  • et faire vérifier l’ensemble de cette démarche par une tierce partie externe et indépendante. 

« Pour confectionner un pack responsable, il s’agit aussi de s’assurer que les fournisseurs soient au plus près des usines, poursuit Raphaël Menetrat. Nous avons plus de 40 usines dans le monde et nous avons à certains endroits, développé du « wall to wall » ce qui signifie que certains fournisseurs sont directement présents dans nos locaux. Cela permet notamment d’éviter les transports inutiles. »

Supprimer le superflu et éduquer le consommateur, l’enjeu d’une démarche éco-citoyenne

Elaborer un packaging responsable ça se joue aussi dans le détail. Chez La Roche-Posay par exemple, la notice papier a été supprimée au profit d’une version plus courte, imprimée directement sur le produit. « Pour les étiquettes, nous avons également recours à l’impression digitale pour imprimer au dernier moment. Cela nous permet notamment de minimiser les flux et les transports », explique Raphaël Menetrat. Un mode d’impression nouvelle génération avec lequel on peut nettement réduire leur épaisseur.

Mais pour que tous ces efforts ne soient pas vains, encore faut-il que le consommateur, en bout de chaîne, joue lui aussi le jeu. « Les matières du packaging doivent certes être recyclables mais il faut aussi développer les initiatives dans les pays pour éduquer au tri. »